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Page:Journal asiatique, série 10, tome 5.djvu/83

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LES NOMS DES RIŠIS VÉDIQUES.

ainsi à de nombreux détails de couleur historique et à des traditions dont les parties mythiques, l’evhémérisme aidant, peuvent se rattacher à l’histoire. Les hymnes védiques étant la propriété des brâhmanes, quoi d’étonnant d’ailleurs à ce qu’ils aient eu pour auteurs des familles brâhmaniques dont le nom, la race et les œuvres se seraient perpétués jusqu’à l’époque où des données positives sont entrées en scène ?

Malheureusement, il n’y a là que des vraisemblances, et la tâche de l’interprétation critique et sans parti pris est justement de contrôler les vraisemblances et de s’assurer de leur bon aloi. Or quels doutes ne surgissent-ils pas sur l’historicité du personnage quand l’on voit, par exemple, que le riši Urucakri Atreya est donné comme l’auteur de l’hymne du Rig-véda V, 67, dans lequel le mot urucakri (au pluriel urucakrayaḥ) figure au vers 4 et le mot atri (au datif-ablatif pluriel atribbyaḥ) au vers 5 ? Ces doutes deviendront une certitude si l’on constate, à la suite de l’examen du tableau ci-dessous, que le cas d’une identité ou d’une ressemblance frappante entre le nom des chantres védiques et un ou plusieurs mots du texte des hymnes correspondants à chacun d’eux, se présente au moins 350 fois sur environ 400 dénominations de rišis. Seulement 45 (soit le dixième de ces dénominations) ne se prêtent pas au rapprochement dont les neuf dixièmes des autres cas sont susceptibles. Rien ne saurait être, ce semble, d’une éloquence plus probante. Il importe d’ailleurs