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Page:Journal asiatique, série 2, tome 1.djvu/434

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ouverts, et la langue sanscrite n’est plus un mystère. Rendons hommage au savant et spirituel investigateur qui, lui consacrant ses veilles laborieuses, l’a fait le premier connaître en France, et l’a revêtue des formes aimables de son esprit. Tandis que d’éloquens interprètes déroulent à nos yeux les fastes de l’Asie orientale et les traditions vénérables des tribus sémitiques, l’Inde commence à se manifester à l’Europe comme la mère commune de tous ses habitans.

Quoique tout concoure à assigner une source unique au genre humain, et au langage, ce don immédiat du Créateur, une perfection et une identité primitives, nous sommes toutefois fondés à admettre, avant l’existence d’aucune histoire, des divisions de races et de tribus distinctes qui, se détachant et s’éloignant successivement du point central de la population humaine, éprouvèrent des modifications de mœurs, de figure, de langage, qui se sont perpétués à travers les siècles. Parmi ces races, la famille indo-germanique ou plutôt indo-européenne est sans contredit la plus remarquable et celle qui nous intéresse de plus près. Placée entre deux antiques civilisations, celles de la Chine et de l’Arabie, elle les a promptement égalées et surpassées sous plusieurs rapports. Soit qu’on fixe son centre au Caucase, ou qu’on le rapproche de l’Himalaya, on la voit se diviser de bonne heure en deux branches principales, dont l’une couvre les champs de l’Inde et de la Perse et s’étend jusqu’en Arménie, tandis que l’autre, se dirigeant vers l’occident, occupe toute l’étendue de l’Europe. Quelque