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Page:Journal asiatique, série 2, tome 1.djvu/441

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Il nous resterait peut-être à examiner pourquoi, avec ces éminens avantages que personne ne conteste au sanscrit, l’étude d’un idiome aussi essentiellement européen est encore si peu popularisée. Nous attribuerions ce retard, d’un côté, à la disette des livres élémentaires, qui toutefois diminue tous les jours, et qui bientôt, nous osons l’espérer, aura disparu entièrement ; de l’autre, à l’opinion erronée où l’on est de l’extrême difficulté du sanscrit : il n’offre cependant aucun obstacle que tout le monde ne franchisse habituellement dans l’étude du grec, du latin, de l’allemand, à l’exception peut-être de la seule écriture, dont l’enchaînement continuel et sans repos peut effrayer au premier coup d’œil. Mais les plus célèbres indianistes ont déjà commencé à trancher le nœud gordien en séparant la plupart des mots ; et s’il reste encore quelques solutions difficiles, nous pensons qu’elles ne résisteraient pas à une analyse sévère et impartiale. Nous aurions même hasardé de soumettre ici à ceux qui nous ont devancés de si loin dans la carrière et qui y marchent avec tant d’honneur, quelques considérations particulières sur l’entière séparation des mots sanscrits ; mais nous craindrions d’abuser de l’indulgence d’un auditoire qui a daigné écouter si long-temps cette faible défense d’une bonne cause.