Page:Journal asiatique, série 2, tome 6.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 258 )

originaux dispersés existent encore dans le Bhot, mais que maintenant personne ne peut les lire ; enfin plusieurs des livres tubétains les plus classiques prouvent ce fait par leur titre. Ces remarques sont naturellement applicables aux classiques du Bhot, car relativement aux livres d’un ordre inférieur en usage dans ce pays, je crois que ce sont, non pas des traductions, mais des originaux ; principalement des légendes de lamas, et dans le langage vulgaire dont le dialecte le plus pur est celui qui se parle autour de Lassa et de Digartchi ; cependant, de même que les traductions des classiques, ces livres sont écrits en caractères essentiellement indiens.

Un exposé soigné du système de la croyance bouddhique obligerait de lire plusieurs des volumineux ouvrages spécifiés plus haut, et exigerait plus de temps que n’en pourrait consacrer à cette tâche une personne qui n’aurait aucune autre occupation ; d’ailleurs le temps et l’application nécessaires seraient sans doute employés sans profit, puisque les livres, d’après la notice succincte qui en a été donnée, sont évidemment remplis de subtilités infinies et de subdivisions de l’espèce la plus puérile et la plus fastidieuse. Il suffira donc de présenter dans ce mémoire un petit nombre d’observations sur les idées religieuses des bouddhistes de cette partie de l’Inde.

Le bouddhisme spéculatif embrasse quatre systèmes distincts d’opinions sur l’origine du monde, la nature de la cause première, la nature et la destinée de l’ame.

Ces systèmes sont nommés, d’après les doctrines dis-