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lent ! Khoutoukhtou[1] ! Aussitôt que les habitans de l’âpre empire de neige te verront et qu’ils entendront le son des six syllabes (Om mani pad mè hoûm), ils seront délivrés des trois naissances de mauvaise nature, et trouveront la béatitude par la renaissance comme êtres d’une nature supérieure. Les esprits malfaisans de l’âpre empire de neige, les démons y les influences nuisibles et les obstacles, ainsi que tous les êtres donnant des maladies ou la mort, aussitôt, Khoutoukhtou, qu’ils te verront et qu’ils entendront le son des six syllabes, ils quitteront la fureur et la méchanceté qui les anime et deviendront compatissans. Les tigres, tes panthères, les loups, les ours et autres animaux féroces, aussitôt, ô Khoutoukhtou ! qu’ils te verront et entendront le son des six syllabes, ils adouciront leurs hurlemens, et leur fureur sanguinaire se changera en douceur bienveillante. Khoutoukhtou ! ta figure et le son des six syllabes rassasieront les affamés et calmeront la soif des altérés ; il tombera comme une pluie d’eau bénite, et elle remplira tous leurs désirs. Les malades en obtiendront la santé, les aveugles la vue, les opprimés et

  1. [texte mongol] Khoutoukhtou, en mongol, signifie un saint maître, en tubétain c’est མཚོག་ Tsioh, en sanscrit आर्य​ Aryâ, en mandchou ᡝᠨᡩᡠᡵᡳᠩᡤᡝ Endouringe, et en chinois Ching, — Kl.