Po-lo-men[1] ; il est éloigné de la capitale de l’empire chinois (King-sse) de neuf mille six cents li, et de la résidence du gouverneur général (de la Tartarie chinoise) de deux mille huit cents li. Il est situé au midi des monts Tsoung-ling, et a trente mille li de circonférence. Il se divise en Indes orientale, occidentale, méridionale, septentrionale et centrale. Dans toutes ces cinq divisions de l’Inde on compte plusieurs centaines de villes fortifiées, de bourgs et de bourgades.
L’Inde méridionale confine à la mer ; elle produit
- ↑ 波羅門 Po-lo-men, transcription du mot sanscrit ब्राह्मन् brâhman, nom du dieu qu’adorent les ब्राह्मणाम् brâhmanâs ; le pays des Brahmanes.
dans les bas-fonds arrosés par les eaux), et une grande quantité de riz. Le roi habite la ville de Kieou-sou-ki-lo-phou-lo, que quelques-uns nomment Kieou-sou-mo-phou-lo (कुसुमपुर Kousoumapoura) ou encore ville de Po-to-li-tseu (पाटलिपुत्र Pât’ali-poutra, la terminaison chinoise 子 tseu signifiant fils, comme पुत्र poutra). Au nord se précipite le fleuve Khing-kia (गङ्गा Gangâ, le Gange).
« La vingt et unième année tching-kouan des Thang (648 de notre ère), un ambassadeur fut envoyé pour la première fois de ce pays au fils du ciel (l’empereur de la Chine), pour lui offrir différentes sortes de fruits et l’arbre pe-yang (ou l’arbre blanc nommé yang). L’empereur Taï-tsou envoya à son tour un ambassadeur (dans le royaume de Magadha) pour y recueillir les lois ou procédés de la fabrication (littéralement, « de la cuisson ») du sucre, et celle de la culture de l’arbre yang, dans les terrains arrosés par les eaux. Toutes les cannes à sucre sont broyées ensemble jusqu’à ce qu’elles forment un liquide onctueux, en donnant au mélange les mêmes proportions que dans les contrées occidentales éloignées, etc. etc. » Voyez la Notice sur ce royaume, extraite du Pian-i-tian, liv. LXV, art. 1.