Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/14

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écharpe, sur laquelle on découvrait une foule d’emblèmes, signes caractéristiques de ses grades dans l’ordre civil et dans l’ordre militaire ; il avait sur sa robe, à dragons brodés, un petit manteau sans manches, d’un magnifique tissu, qui descendait jusqu’à la ceinture ; sa chaussure consistait en une paire de bottines, ornées de petites pierres précieuses ; on avait brodé sur chacune un phénix, aux ailes déployées. Quatre à cinq eunuques de la cour jouaient au ballon avec lui. Kao-khieou n’osa pas pénétrer dans le cirque ; il se tint debout derrière les domestiques, attendant la fin de la partie.

On se rappelle que Kao khieou avait fait ses preuves comme joueur de ballon. Or il arriva que le prince de Touan manqua son coup. Le ballon, frappé à faux par le prince, vint tomber au milieu de la foule des domestiques, justement à côté de Kao-khieou ; mais celui-ci, qui l’avait vu venir, le reçut avec le pied, sans se déconcerter le moins du monde. Au même instant, le ballon, volant avec rapidité, retourna vers le prince, comme l’oiseau Youên retourne auprès de sa femelle.

Le prince de Touan, émerveillé de l’adresse de Kao-khieou, s’approcha de lui en riant et lui demanda qui il était.

« Votre serviteur, répondit Kao-khieou, prosterné à genoux devant le prince, votre serviteur est attaché à la personne de Siao-wang. Je viens ici de sa part vous offrir des curiosités. »

A ces paroles, le prince de Touan fut ravi de