Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/24

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n’oseriez pas, vous qui parlez, jouer du bâton avec moi. »

Il n’avait pas achevé ces paroles que le maître de la ferme arriva tout à coup, et réprimanda le jeune homme. « On doit, s’écria-t-il, témoigner du respect aux étrangers.

— « Il ne fallait pas qu’il se moquât de mon jeu, répliqua vivement le jeune homme.

— « Est-ce que vous connaissez l’escrime, dit en souriant le maître de la ferme à Wang-tsin ?

— « Oui, c’est un art que j’ai passablement étudié ; mais oserai-je vous demander quel est ce jeune garçon ?

— « Ce jeune garçon est mon fils, reprit le maître de la ferme.

— « Votre fils [1] ! Eh bien, s’il a du goût pour l’escrime, je puis lui enseigner les principes de cet art ».

Le maître de la ferme accueillit avec plaisir cette proposition et ordonna à son fils de saluer Wang-tsin comme son maître ; mais la jeunesse est présomptueuse.

— « Quoi, mon père, vous l’écoutez, s’écria le jeune bretailleur, dont le dépit semblait augmenter, et vous ne voyez pas que cet homme vous fait des mensonges ? Qu’il commence par se battre avec moi, je le saluerai ensuite comme mon maître.

  1. Littéralement : « le jeune maître de la maison ».