mais d’un caractère faible. Il toléra dans sa maison la présence de ces femmes, qui se moquaient de lui [1]. Finalement, abreuvé de sarcasmes et las de toutes ces avanies, il transporta son domicile dans la ville de Yang-ko, chef-lieu du district de ce nom, et loua une petite maison, rue des Améthystes. Or, il était en train d’exercer son état, quand il rencontra Wou-song.
« Ah, mon frère, continua-t-il, tenez, j’étais dans la rue ces jours derniers, lorsque je vis un rassemblement d’hommes et de femmes. Je m’approche pour entendre ; quelqu’un racontait avec vivacité qu’un homme, d’une force extraordinaire, avait terrassé un tigre sur la montagne ; que le nom de cet homme était Wou, et que le préfet venait de le nommer Tou-tkeou « major de la garde du district ». Je
- ↑ « Cette petite femme, votre voisine, dit un jour Si-men-khing à
madame Wang, de qui est-elle l’épouse ou la concubine ?
— « Devinez ?
— « ...Si-men-khing nomma successivement Si-eul-kho, Siao-y,aux épaules tatouées, etc. etc. enfin, renonçant à la partie, il pressa madame Wang de satisfaire sa curiosité.
— « Eh bien donc ! s’écria celle-ci, étouffant de rire, apprenez qu’elle est la femme de Wou-ta-lang, celui qui vend des gâteaux dans la grande rue.
— « À ces mots, Si-men-khing, allongeant les jambes, éclata de rire à son tour ; quoi, le petit homme qu’on appelle Trois-pouces ?
— « Précisément.
— « Quel dommage !
« Que voulez-vous ? Une femme charmante est toujours le partage d’un mari stupide. La faute en est au vieillard qui demeure dans la Lune. »