que sa femme lui ouvrait avec empressement. Il rentre, décharge son fardeau, pénètre dans la cuisine et voit les yeux de Kin-lièn rouges de larmes.
« Encore une altercation et avec qui avez-vous eu des paroles, demandait-il ?
— « Tout cela vient de votre faiblesse et de ce que vous ne savez pas vous respecter. On m’insulte.
— « Eh qui donc a osé vous insulter ?
— « Qui ? votre misérable frère. Comme il venait de rentrer, pendant que la neige tombait en abondance, je me suis empressée d’apporter du vin et je lai invité à boire ; mais lui, voyant que nous étions seuls, s’est mis à tenir des propos d’amour et a voulu se divertir avec moi.
— « Mon frère n’est pas un homme d’un tel caractère, répartit Wou-ta ; il a toujours été honnête et vertueux. Gardez-vous de répéter tout haut ce que vous venez de dire, car les voisins se moqueraient de vous. »
A ces mots, il quitta sa femme pour se rendre dans la chambre de son frère, auquel il proposa de déjeuner. Wou-song réfléchit quelques minutes ; puis, au lieu de répondre, il ôta ses pantoufles de soie ouatée, remit ses bottines de cuir, attacha sa ceinture autour de ses reins, et, coiffé de son chapeau de feutre à larges bords, il sortit de la maison. Wou-ta eut beau crier : « Où allez-vous, mon frère ? » celui-ci s’éloigna sans proférer une parole.
Alors Wou-ta revint dans la cuisine et interrogea sa femme : « Je l’ai appelé, dit-il, mais, sans répondre