Page:Journal asiatique, série 9, tome 11.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
JANVIER-FÉVRIER 1898.

dans un rang relativement secondaire pendant tant d’années. Dès lors, comme ses métropoles et ses voisines, elle possède, avec les autres droits des villes autonomes, le privilège insigne d’émettre des monnaies en cuivre, à son nom et à ses types.

Celles-ci sont royales ou autonomes.

Les premières sont bien connues. Elles apparaissent pour la première fois sous le règne d’Antiochus IV Épiphane, ce roi de Syrie dont on retrouve l’effigie et le nom sur des monnaies de la plupart des villes phéniciennes (Tripolis, Tyr, Sidon, Laodicée de Canaan, Gébal, Ptolémaïs) et sur celles de beaucoup d’autres cités asiatiques.

Les monnaies autonomes de Tripolis, émises dans le cours du iie siècle avant l’ère chrétienne, paraissent avoir été ignorées de tous les savants, mêmes d’Eckhel. Certaines sont facilement reconnaissables, tant elles rappellent par leur module, leur poids et leur types « les Dioscures à cheval, galopant à droite, la lance en arrêt » des hémichalques d’Antiochus IV. Pas plus que ces derniers, elles ne portent de date[1]. Mais la présence de la tête tourelée de Tyché, non voilée, à leur droit, confirme une émission antérieure à l’an ni avant J.-C.[2]. Il convient de rapporter à la même époque diverses monnaies ayant au droit les têtes accolées des Dioscures et, au re-

  1. Les chalques d’Antiochus IV, de même type, remontent à l’an 147 des Séleucides = 165 avant J.-C.
  2. Voir, à ce sujet, mon travail sur Une métropole phénicienne oubliée (Rev. num., 1896, p. 279).