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UNE LETTRE DE BAR HÉBRÉUS.

Tu es [comme] ce pur Josias qui célébra la Pâque devant le Seigneur, massacra trois prêtres et détruisit les temples des idoles[1] ;

Tu es [comme] le grand Zorobabel qui rebâtit le temple détruit, et ramena le peuple captif de Babylone jusqu’à la mer[2].

Je ne suffis point à célébrer tes louanges, ni à raconter tes triomphes.

Quand ta lettre nous est parvenue, notre pays et notre région l’ont admirée.

Le faible Grégoire, vieillard infirme et languissant, te salue avec affection ; il vient vers toi en gémissant ! Il parlera dans la charité, car la charité supporte tout[3] ; que la charité soit l’intermédiaire entre nous invariablement !

J’ai trouvé ta lettre, ô homme sincère, et j’ai vu quelle était bien remplie. Il s’y trouve des doutes étranges éloignés d’une intelligence parfaite.

Je suis surpris, ô notre frère, que ton esprit très sagace ait erré et s’en soit allé en dehors de sa sphère ; ton esprit ne comprend pas ce qu’entend ton oreille.

Nous avons placé entre nous la charité dans laquelle la créature fut constituée. Dans cette charité antique, antérieure au temps et sage, Dieu créa le premier [homme], qui désobéit et fut chassé après avoir été honoré. Ensuite Dieu eut pitié de lui et

  1. Cf. II Chron., xxxv ; II Reg., xxiii ; II Chron., xxxiv.
  2. Cf. Esdr., ii, iii.
  3. I Cor., xiii, 7.