avant J.-C., année où Marc-Antoine passa en Gaule, en Italie, ou en Grèce. L’Orient y compris la Phénicie ne lui fut attribué que quatre ou cinq ans plus tard. On arrive donc à une conclusion absurde, en contradiction formelle avec les enseignements de l’histoire. En admettant, au contraire, que les dates 21, 22, et 23 sont les années de règne de Cléopâtre[1], toute difficulté s’évanouit. Cette reine monta sur le trône d’Égypte en 51 avant J.-C. ; en 41, elle se lia avec Marc-Antoine ; en 30, elle se donna la mort, dans la 23e année de son règne. Champollion-Figeac (Annales des Lagides, t. II, p. 360 et suiv.) a démontré que Cléopâtre prit le titre de déesse en l’an de Rome 718, soit 36 avant J.-C., la seizième année de son règne.
L’an 6 correspond, comme l’an 21, à l’an 31 avant J.-C., année où la Phénicie était sous la dépendance de Marc-Antoine.
La pièce suivante pourrait faire croire à l’emploi de l’ère de Pompée à Tripolis :
Tête laurée de Marc-Antoine et diadémée de Cléopâtre, dans une couronne de laurier
℞ ΤΡΙΠΟΛΙΤΩΝ, L Λ (an 30). Femme tourelée et debout (Tyché), tenant une barre de gouvernail
- ↑ On retrouve cette habitude de marquer les années de règne sur les monnaies d’un grand nombre de rois d’Égypte, jusqu’à Cléopâtre, en particulier sur les monnaies de son père, Ptolémée XIII Aulète (81-52 avant J.-C.), son prédécesseur immédiat sur le trône.
