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LA FIN DE L’EMPIRE DES CARMATHES.

été forcés par les Carmathes de prendre part à l’expédition et furent graciés, mais quarante chefs carmathes furent tués. Cette victoire consolida la puissance d’Abou’l-Bahloul. Il nomma vizir son frère Abou’l-Walîd et lui ordonna d’entrer en correspondance avec Ibn abī Mançour[1] ibn Yousouf, le chef du diwan de Bagdad, pour obtenir la sanction et l’appui du gouvernement afin de combattre les Carmathes sur le continent et d’y rétablir la souveraineté des Abbāsides.

Nous lisons dans le commentaire sur un autre vers du même poème que la ruine des ʽAmir Rabīʽa datait d’une expédition malheureuse contre l’île d’Owāl, entreprise pour soumettre Abou’l-Bahloul qui avait chassé les fonctionnaires des Carmathes et s’était proclamé émir. L’armée expéditionnaire, commandée par Bishr ibn Moflih al-ʽOyounī, fut jetée à la mer près de l’île, dans une localité appelée Keshloush Owāl. On ne peut affirmer, mais il est probable que cette expédition est la même que celle qu’avait organisée Ibn Sanbar. Or l’affaiblissement des ʽAmir Rabīʽa qui étaient les protecteurs (خفراء) du Bahraïn, c’est-à-dire qui fournissaient des troupes aux Carmathes, en échange d’une partie des récoltes, obligea ces derniers à appeler à leur aide des Arabes de la tribu d’Azd de l’Omān. Ceci se passait trois ans avant qu’Abdallah ibn ʽAli eût commencé la guerre contre les Carmathes. Or cette guerre ayant duré

  1. Ibn al-Althir l’appelle « Abou Mançour ».