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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/11

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gnés par une Nation généreuse mais légère, qui oublia les obligations qu’elle lui avait. Il a bien fait de choisir cette paisible retraite ; il pourra savourer les beaux fruits qu’il aura arrosés ; le plus beau des lacs lui fournira des mêts délicieux ; l’étude dissipera ses momens d’ennui s’il en éprouve, et ses lumières éclaireront ses concitoyens, ses partisans et ses ennemis.

La route de Genève à Nyon est belle et bien entretenue : d’un côté vous avez les rives du lac, et de l’autre, des vignobles bien cultivés. Je ne parlerai point des beautés des environs, de ces points de vue charmans que l’on découvre à chaque pas, et de ces milliers de maisonnettes blanches avec des contrevents verds répandus çà et là dans le plus vaste amphithéâtre, que Rousseau a si bien décrites dans son Émile ; mais je ne dois point passer sous silence les sen-