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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/38

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Après une attente d’une heure et un quart, les bagages arrivèrent, et nous continuâmes notre route.

Le chemin qui conduit à Morez va toujours en descendant ; un torrent dont le bruit est épouvantable, coule à votre gauche ; une montagne d’une hauteur considérable est perpendiculairement placée à votre droite.

La petite ville de Morez doit être charmante, à en juger par ce que j’ai pu appercevoir de la voiture, au clair de la lune. Un bon feu, un excellent souper, une bonne compagnie nous attendaient ; j’apportais un appétit et une fatigue extraordinaires ; je mangeai autant que quatre. La conversation s’anima au milieu du repas ; l’on parla de la politique ; mon ami démontra à un espèce d’aristo-démo<rate, les avantages de la nouvelle constitution, et le convainquit de la fausseté de quelques principes qu’il paraissait avoir adoptés.