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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/61

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s’en empara et en fit raser les fortifications ; mais il la rendit aux Espagnols qui les réparèrent. En 1674 le Roi l’ayant prise une seconde fois, il les fit continuer, puis démolir. Cette ville a été cédée à la France par le traité de Riswick. Voilà tout ce que m’en a appris un Dôlois fort instruit, dont j’aurai occasion de vous parler bientôt.

Les rues que nous avons traversées m’ont paru assez peuplées : de jolies femmes nous envoyaient des baisers, d’aimables marchandes nous invitaient à descendre chez elles pour acheter ce dont nous pourrions avoir besoin. Nous avons vu quelques beaux bâtimens, le Palais, le collège des Jésuites, l’église de Notre-Dame, qui est assez ancienne. La statue[1] du Roi, qui est auprès, représente sans art tout l’avilissement de la royauté. C’est sur

  1. Cette statue est peinte en blanc, couleur des innocens : il y a sans doute allusion.