Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/93

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compagnon de voyage jusqu’à Paris. Qui est-il, demandais-je ? — C’est un officier d’artillerie. — Ah ! quelqu’aristocrate, dit le Dôlois ; qu’il reste à l’auberge. Il n’y a pas de place pour lui, s’écriait un autre. On ne saurait le recevoir, ajoutait un quatrième. Après mille objections qui n’aboutissaient à rien, il arriva : au moment de s’asseoir, je m’apperçus qu’il avait des éperons à ses bottes. « Monsieur, lui dis-je, faites-nous le plaisir d’ôter vos éperons, vous devez sentir qu’ils pourraient nous blesser, serrés comme nous sommes. » L’aventure de l’homme au crapaud me faisait craindre quelqu’accident : il ne se refusa pas à faire ce que j’exigeais de lui.

Lorsqu’il sera jour, je vous ferai la description de mon officier, qui ajouta une paire de pistolets à notre arsenal.

À une grande distance de nous, s’élevait du milieu de la campagne et