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iii
PRÉFACE.

critique de la Constitution de 1791. Le style est négligé à l’extrême, et ne rappelle que de fort loin celui des articles qu’il fit paraître dans divers périodiques.

Plusieurs éditeurs ont déjà entrepris de faire connaître au public les divers papiers laissés par Morris à sa mort. Dès 1832, Jared Sparks publiait à Boston trois volumes compacts, comprenant la vie et des extraits du journal. Sous le titre de Mémorial de Gouverneur Morris, un habile traducteur, M. Augustin Gandais, en a donné, en 1842, en deux volumes annotés, un abrégé qui, d’après Michaud, « ne dispense peut-être pas l’historien et l’homme d’État de consulter l’original. »

Enfin, en 1888, la propre petite-fille de Morris, miss Anne Cary Morris (aujourd’hui Mrs Maudslay), dépositaire des papiers de son aïeul, les reprend et en fait une publication absolument différente, comme nombre et nature des documents utilisés. La qualité de l’auteur et les originaux en sa possession donnent à ce dernier travail une valeur particulière. Le journal, intercalé à sa date, y est donné en entier, tandis que jusqu’ici un tiers à peine en était connu.

Il est à peu près impossible, comme nous l’avons éprouvé, de se procurer aujourd’hui la traduction tronquée et imparfaite faite par Gandais, en 1842, d’un résumé lui-même incomplet, et personne n’avait entrepris de faire connaître au public français la publication de 1888. Avec une bonne grâce dont nous ne saurions trop la remercier, Mrs Maudslay nous autorisa à traduire et à publier telles parties de son ouvrage qui sembleraient devoir intéresser nos concitoyens, et