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PRÉFACE.

lement consolé de ce malheur, qui le força plus tard à demander la faveur d’être présenté au roi de France sans porter l’épée.

En 1786, il perdit sa mère et, la même année, fonda avec son parent et ami Robert Morris la première banque américaine. Son collègue ayant reçu le titre d’inspecteur général des finances des États-Unis, Gouverneur lui fut désigné comme adjoint, et se vit bientôt dans la nécessité de se rendre en France pour y surveiller l’exécution d’un traité fait en vue de fournir à ce pays de la farine et du tabac par grandes quantités, y négocier le rachat d’une portion de la dette américaine et trouver des acquéreurs pour d’immenses étendues de terres situées en Amérique et appartenant à Robert Morris, à lui-même et à d’autres amis.

Le Journal nous renseigne sur ce qu’il fait de 1789 à 1792, soit comme particulier, soit comme ministre plénipotentiaire. À la suite de la mort de Louis XVI, il se retire à Seine-Port, entre Corbeil et Melun, et il y reste jusqu’à la fin de sa mission, dont il continue à s’occuper assidûment. En 1794, le gouvernement américain ayant demandé le rappel de l’ambassadeur de France, le fameux Genet, obtient satisfaction, mais par réciprocité le rappel de Morris est exigé. Il est remplacé par Monroë.

Au lieu de rentrer directement en Amérique, Gouverneur Morris voyage pendant plusieurs années en Europe. Il visite successivement la Suisse, l’Allemagne et l’Angleterre, et ce n’est qu’en 1798 qu’il retourne à New-York. Il se fixe à Morrisania, bien qu’il soit élu