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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

que le papier proposé par le comité garde sa valeur. Je lui dis que non, mais qu’il ferait mieux de laisser le plan de ses adversaires amener le mal. Il semble convaincu malgré lui ; je suppose donc, comme le héros d’Hudibras, qu’il conservera son opinion.


19 décembre. — L’évêque revient de l’Assemblée et dit qu’on a adopté au milieu du désordre le plan du Comité basé sur le plan de M. Necker. Il en paraît très mécontent.


20 décembre. — Chez Mme de Ségur, ce matin, son frère, M. d’Aguesseau, m’a demandé mon avis sur le nouveau plan financier. Je le lui donne très franchement, mais j’apprends ce soir, par Mme de Chastellux, qu’il a produit une impression fâcheuse sur son esprit. M. de Montmorin me dit que ma proposition plaît à M. Necker et qu’il veut bien traiter avec moi, pourvu que je puisse montrer une autorisation de personnes ayant assez de biens-fonds en Europe, pour créer une responsabilité régulière. Je lui communique ce qui s’est passé avec M. Necker, et autant que j’en puis juger par cette conversation, le comte au moins (et probablement M. Necker) désire conclure cette affaire. Il me demande s’il peut en parler à M. Necker. Je lui réponds affirmativement, disant que je prendrai la première occasion de me rendre au café que fréquente M. Necker, pour l’en entretenir, s’il le désire.


24 décembre. — L’Assemblée a voté aujourd’hui une résolution dont la conséquence nécessaire est de donner aux protestants accès aux fonctions publiques. L’évêque en est enchanté, mais n’a rien dit pour la défendre. Je lui conseille d’attirer l’attention sur sa conduite dans quelques journaux, parce que, l’ordre du clergé étant déjà mal vu, il est nécessaire de s’assurer ceux qui sont contre cet ordre.