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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

été accordée aux autres nations, ou simplement aux Hébreux ? Alors, en personne décidée, je fais face, je pèse le pour et le contre et l’évidence de cette conclusion s’impose : Oh ! ma chère enfant, pour ce que vaut ta vie présente, tu peux bien la gâcher et la dépenser en sublimités insensées, en beautés fatigantes, en supériorités inutiles. Je te défie d’y perdre quelque chose !


5 octobre.

« Quand l’injustice, en développant nos facultés, ne les a pas trop aigries, on se trouve plus à son aise avec les fortes pensées, avec les sentiments élevés, avec les embarras de la vie. Une espérance inquiète et vague exaltait mon esprit : je le tourmentais sans cesse. »

Ainsi à l’origine des grandes carrières d’ambition, il y a toujours quelque chose, enfance ou jeunesse, à venger. « L’idée de grandeur et de prospérité, sans jalousie et sans rivalité, est une idée trop abstraite et dont la pensée ordinaire de l’homme n’a pas la mesure. »

Et de M. de Lafayette : « Dans son désir, dans ses moyens de se distinguer, il y avait quelque chose d’appris. »

J’aime tout de Talleyrand. Il faudra que j’écrive