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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

À H. — Tête et cœur, nous sommes trop faibles, nous ne tirerons jamais de notre révolte le « maudissement » qu’il faudrait.

À M… — Je suis si peu « écrivain » — puisque c’est la pire injure entre écrivains ! — Je ne goûte que les sentiments qui vont de la personne à la personne. Si j’ai voulu du talent, c’est pour être aimée à travers mes œuvres et pas du tout pour elles.

À Rachilde. — Que l’horrible chose continue, je peux l’accepter, car j’en comprends la nécessité implacable et je suis de race militaire, mais que les intelligences, les cœurs et les volontés ne réagissent pas éperdument pour en sauver l’avenir, qu’ils ne bondissent pas sous l’absurde, c’est peut-être ce qui m’aura le plus édifiée sur l’inertie humaine.