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ANNÉE 1918

mes exigences et les œuvres qui satisfont ces messieurs sont fort loin de les combler.

À M. A… — Vous écrivez des vers. « Cela console », disait Goethe. Moi, j’avoue que l’œuvre d’art ne me console pas plus que vingt minutes de gymnastique suédoise. Cela me fait un bien de même nature. Cela vous tient en forme et vous permet de vous passer d’être consolé.

À M. A… — Le danger passe, mais la douleur reste. Et dire qu’on publie autre chose dans nos revues et jusqu’à des romans et qu’il n’existe pas un esprit d’homme ou de femme qui ne fasse passer n’importe quoi avant le problème de la paix…

Castlereagh refusant de subordonner l’Europe à une police internationale dont l’armée russe serait le plus puissant élément. Ce système ouvrait à la Russie les territoires de tous les états confédérés pour exercer sa garantie aux points les plus éloignés de l’Europe. Il répondait aux déductions logiques qu’Alexandre tirait de la Sainte Alliance — au nom de la très sainte et inviolable Trinité — et des traités antérieurs « Une alliance limitée pour des objets définis est une chose ; une union universelle pour agir pour une action commune, dans des circonstances qui ne peuvent être prévues, est une toute autre chose. L’admission, dans les conseils d’Europe, d’un nombre de petits états, serait ouvrir la porte aux intrigues