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XXXVI
PRÉFACE

l’Adieu, le Lac, de vieux airs du temps de Louis XIV, la Romance de Chateaubriand, et un air que j’ai peut-être inventé… puis « Guide au bord ta nacelle », d’abord parceque je l’aime beaucoup, et ensuite parceque la première fois que je l’ai entendue, maman et tante la fredonnaient pendant qu’un soir nous jouiions…

Quelques jours après elle ajoutait :

« Je viens de finir un livre intitulé « Nouveaux Anneaux de la chaîne de Marguerite ». Ce n’est pas tout à fait aussi joli que le commencement, mais cela ne m’a pas empêchée de dévorer les deux volumes en deux jours. Malheureusement… il y a un effleurement de guerre entre Français et Anglais. J’avais beau tâché de retourner les nationalités, c’est-à-dire me figurer que les May étaient Français, j’ai été sur le point de lâcher mon livre. Pour la réalité je suis certainement plus tolérante, mais pas du tout pour les livres et quand je lis un roman anglais, pour moi, tous les Anglicans deviennent catholiques. Avec quelques restrictions en n’y regardant pas de trop près, cela peut aller.

Il pleut, je suis au bonheur. J’aime tant la pluie et le vent. Je trouve qu’on se sent vivre quand il pleut ou qu’il vente. »

À table d’hôte, dans le couvent des Augustines de la