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Page:Journal de la Société d'archéologie et du Comité du Musée lorrain, 1860.djvu/165

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plus que suspecte, je consens à les rayer de ma Bibliothéque. C’est une témérité ridicule de nier qu’une chose soit, ou d’assûrer qu’elle n’est pas parce qu’on n’en a pas de connoissance. Il faudroit pour cela supposer qu’on n’ignore rien dans le genre dont il s’agit. Je pourrois dire, mais peut-être qu’il s’en offenseroit, qu’il n’a pas parlé des auteurs qui ont écrit avant Gerard d’Alsace, parce qu’ils n’ont écrit qu’en latin, et qu’il n’entend peut-être pas bien cette langue. J’aime mieux croire qu’il m’a voulu faire grace sur ces anciens écrivains et m’épargner la critique qu’il auroit pû faire en leurs ouvrages et du jugement que j’en ai porté.

2o Il m’accuse de n’avoir pas lu tous les ouvrages dont je parle, et d’avoir eu la complaisance de m’en rapporter au bruit public. J’avoüe que je n’ai pas lû tous les auteurs dont je parle, et ce reproche m’est commun avec tous les auteurs des dictionnaires historiques et tous les bibliothécaires. Mon censeur lui-même a-t-il lû tous les écrivains dont il fait la critique ? A-t-il lû, par exemple, les écrits du R. P. Abram, ce jésuite si respectable, si sçavant, si sage, si religieux, dont il parle d’une manière si peu respectueuse et si méprisante ? Et qui est l’auteur qui soit plus exact que moi à citer les sources d’où j’ai tiré ce que je rapporte ? Me suis-je engagé à donner le précis et à faire l’analyse des écrivains contenus dans la Bibliothéque lorraine ?

3o Il dit que je juge les hommes d’après mon cœur et que je crois bonnement celui qui m’a dit j’ai vû. Et à qui croirais-je si je refuse ma croiance à celui qui assûre qu’il a vû ? Si le témoignage de celui qui a vû n’est pas recevable, à quoi se réduira la certitude humaine ? Il cite,