Page:Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde.djvu/100

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cocktail de sa façon ; en voici la recette : On met un verre à madère et de cognac par personne, un verre à liqueur de marasquin, un demi-verre de gin, une cuiller à café de bitter Augustura, une demi-cuiller à café de sucre en poudre (toujours par personne), on met cela dans un vase en nickel avec de la glace pilée et on agite jusqu’à ce que le vase soit tout givré à l’extérieur. Alors on sert et on boit de suite pour que cela ne réchauffe pas. C’est très bon.

Saïgon est une très belle ville, aux rues larges et droites, aux beaux magasins. On ne s’y sent nullement dépaysé comme à Singapour ou à Batavia. Là on se sentait à mille lieues de chez soi.

Saïgon a bien l’aspect d’une ville française, de Marseille surtout. Cafés ouverts jusqu’à une heure on 2 du matin, magasins genre français ; tout cela donne de l’animation.

Les villes anglaises, Singapour par exemple, ont de très belles constructions ; les maisons de banque sont des palais, et il y en a beaucoup ; de grosses maisons de commerce anglaises sont aussi installées, mais tout cela ne donne pas de mouvement et en outre pas de cafés, donc le soir pas de lumières, pas de terrasses encombrées de tables bruyantes où l’on peut soi-même aller s’asseoir. Il faut rentrer à l’hôtel ou être reçu dans un club.