Page:Journal des économistes, 1848, T20.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

.122 JOURNAL DES fiCONOMISTES. rait au^-dessous du negre dont le planteui* dispose a son gre au-des- sous de (’animal. Je ne crois pas que jamais id£es plus d^sastreuse- ment fausses, plus extravagantes et plus dfigradantes, soient entrees dans Tesprit humain; et, ne ro6ritassent-elles pas ces qualifications qui, a mes yeux du moins, ne sont que justes, il n’y en aurait point encore de plus radicalement impraticables. » Parmi les theories qui aspirent a la solution des problemes sociaux, M. de Lamartine en reconnait de fausses, de douteuses et de vraies ; c’est aux economistes, dit-il, a eclairer le gouvernement. Nous pensons comme lui. Mais pourqu’il y ait des economistes au nombre de ses conseillers, de ses hnuts employes, des administrateurs dont il se ser- vira, n’cst-il pas necessaire d’en former par les cours des Facultes? Le singulier procede pour former des eleves, que de supprimer les chaires ! Dans les paroles qu’on lui prfite, M. de Lamartine desire que l’econo- mie politique clabore a Tavenir les moyens de concilierla Iibert6 du travail avec i’accroissement des salaires, d’exciter le travail et d’ele- ver la condition des masses sans diminuer l’aisance des industriels, desproprietaires, sans attenter a la Iibert6 descapitaux, « qui dispa- raissentaussit6t qu’on menace leur ind6pendance. » La recommanda- tion est inutile; depuis un siecle Teconomie politique s’est propose ce but ; depuis bieh longtcsmps les avantages de la propri6te, de la famille, de la liberie du travail, de la security des capitaux pour la prosp<5rit6 du peuple, ne fait plus question pour elle; le seu!pro6/eme qu’elle ait a r6soudre a cet egnrd consiste dans le renversement des utopies et des prejug^s soutenus par Tignorance et le privilege, et poussant a la violation de la propriety a la disorganisation de la fa- mille, a l’esclavage du travail, a la terreur du capital. Le probleme dont M. de Lamartine recommande d’etudier la so- lution est r&5olu, et dans le sens essentiellement d^mocratique, par la liberte , par l’6galit6 qui implique le corollaire de la fraternite. L’£conomie politique n’a pas d’autre base ? d’autre criterium que l’in- ter6t general , et il est vraiment penible , pour tous ceux qui ont ouvert un veritable livre d’economie politique, de voir jusqu’a quel point cetteverite est ignoree. Relevons encore une erreur dans cette courte r^ponse offi- cielle. « L’economie politique ne doit plus 6tre, comme autrefois, la science de la richesse. La Republique d6mocratique doit et veut lui donner un autre caractere. » Nous avons dit le quiproquo dont Inex- perience du redacteur du Momteur a eie* dupe, a l’endroit de la pre- miere assertion ; ajoutons, pour la seconde, qu’il n’est au pouvoir d’aucune forme gouvernementale de modifier le caractere d’une science. Une science est ce qu’elle est, Texpression de la verile* ; et la ve>ite est une et inalterable, qu’on la constate sous une autocratie, une aristocratic ouune democratic. Notre jeune Republique doit done vouloir vulgariser la verit6, mais il n’est nullement en son pouvoir