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les écrits de M. Villeneuve-Bargemont, etc. lui servent particulièrement à cet usage. Nous aurions beaucoup à dire sur la méthode de l’auteur et les passages cités ; mais il nous faudrait faire une brochure de 96 pages, comme celle de M. Ramon de la Sagra.

M. Ramon de la Sagra a décidément entamé une grande campagne contre l’économie politique, ou ce qu’il croit être l’économie politique. Il annonce, sur le dos de sa dernière brochure, un nouvel écrit sous presse, intitulé : l’Économie politique condamnée par la Révolution de 1848. Eh ! eh ! don Ramon, peut-être ? S. S.


CHRONIQUE.




Sommaire. Crise et organisation. — Les cuisiniers, boulangers et marchands de vin organisés. — La propriété violée. — Pénalités contre le marchandage. — Projet d’une Sorbonne industrielle. — Les manufactures ci-devant royales. — Les questions économiques dans les clubs. — Club de la Liberté du travail. — Un nouveau droit et deux grands hommes. — Fusion des devoirs. — Travail des prisons.

Nous consacrons un article spécial à la crise financière et commerciale qui afflige notre pays ; et nous donnons, au Bulletin, quelques-uns des actes du gouvernement provisoire, relatifs à cette immense affaire.

Un autre de nos collaborateurs s’est de nouveau chargé de protester, contre l’esprit d’organisation artificielle et de réglementation qui nous pousse vers des abîmes. Dans un Bulletin bibliographique, nous tenons nos lecteurs au courant des publications nouvelles qu’a fait éclore la prétention officielle d’organiser le travail.

La Commission permanente du Luxembourg a tenu plusieurs séances générales. Le Moniteur n’en a encore publié qu’une, dans laquelle M. Louis Blanc a proposé son système aboutissant à l’égalité des salaires. Nous appellerons l’attention de nos lecteurs sur ces discussions dont la publication est, à ce qu’il paraît, soumise à une censure très-rigoureuse. On nous dit qu’on se borne à publier un résumé de l’opinion des orateurs, pour ne pas couvrir trop de colonnes du Moniteur. Nous n’admettons pas cette excuse. On a grossi l’erreur de l’organisation à des proportions telles, que tout ce qui se dit sur ce sujet dans la Commission officielle doit être textuellement donné. Sans cela, il est impossible que le président et le secrétaire de la Commission ne se montrent partiaux pour les partisans de leurs idées, contre les adversaires de ces mêmes idées.

— Nous ferons à M. le préfet de police, issu des barricades de Février, et qui, dit-on, est un homme digne du poste important qu’il occupe, une réflexion sur trois arrêtés concernant les cuisiniers, les boulangers et les garçons marchands de vin. Tons ces angles sont attentatoires à la liberté et à la propriété, que M. le préfet de police ne veut assurément pas méconnaître. En effet, ils proclament la dissolution des anciens bureaux de placement, et la constitution d’une nouvelle institution intermédiaire, pour servir au même but. Si les ouvriers cuisiniers, boulangers et marchands de vin avaient à se plaindre de la rapacité de l’infidélité, de l’incapacité des propriétaires des bureaux établis, personne ne les empêchait de les supprimer eux-mêmes, en ne s’adressant plus à eux, en donnant leur confiance à d’autres personnes. De par la préfecture de police, il n’est donc pas permis d’exercer le courtage du placement en toute liberté ; et, si on l’a exercé et qu’on se soit constitué une clientèle, on est, de par la même autorité, exproprié de son bien ? Nous ne savons quels sont les liens qui rattachent les bureaux de placement à la police de Paris ; mais, dans tous les cas, si la profession de placeur n’est pas laissée à la libre concurrence, M. Caussidière peut être sûr que le monopole continuera à engendrer des abus au préjudice de ceux-là même qu’il veut protéger.

Par arrêté du 28 mars, M. le préfet de police a réglementé la boulangerie. Il a supprimé les doubles journées, fixé le salaire des gindres et des aides, suivant diverses catégories ; arrêté l’ordre du travail dans les journées. M. Caussi-