Page:Journal des économistes, 1848, T20.djvu/7

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4 JOURNAL DES ECONOMISTES. nous cet autre element dedestruction? Attendez du moins, pour atta- quer Tordre industriel, qu’il existe dans Tordre politique quelque chose ou nous puissions nous prendre, afin que nous ne soyons pas entrainfis dans un naufrage universel. Les plans d’organisation ne s’ex&iutent pas encore, il est vrai, du moins sur une grande 6chelle. On les etudie , on les eiabore , apr&s les avoir annonc^s avec fracas. Mais dejJ des promesses imprudentes ont <6te faites; dans les rapports d’ouvriers k maitres, les lois natu- relles ont &t& m^connues; la liberie a 6t6 mise sous le s6questre ; des r&glements sont intervenus, qui ont substitu6 la violence au droit. Partout Tesprit de r6glementation etend son empire en confisquant la liberty humaine k son profit; et partout aussi l’activite desordon- nte et sterile de l’Etat tend a se substituer k i*activit6 rfigulifcre et f6conde de l’industrie priv6e. Ce n’est pas ici une accusation que nous intentons contre le gou- vernement provisoire. II ne fait, k vrai dire, qu’obeir k Timpulsion du dehors ; mais c’est cette impulsion qui nous parait funeste , et k laquelle il devrait avoir le courage de r^sister. Par une consequence naturelle de ces tendances, les imp6ts s’ag- gravent et le Tresor $’£puise. Les fortunes particuli£res et les finances publiques s’achemineat versun 6gal dedin. L’alarme se r^pand dans la societe, et il y a des gens qui s’en etonnent. Eh ! comment la so- ciete ne s’alarmerait-elle pas quand on ebranle k la fois tous ses supports? Jusqu’ici , il n’y a gu^re que les hautes positions finan- ci&res qui aient 6t6 s^rieusement atteintes, parce qu’elles sont tou- jours les premieres qui souffrent des alterations du credit; mais bient6t, il n’en faut pas douter, le mal s*6tendra ; il se communiquera aux etablissements industriels proprement dits, c’est-a-dire aux foyers mfimes du travail, et c’est, en fin de compte, sur la classe ou- vrifcre qu’il retombera de tout son poids. Que dira-t-on alors a ces populations d’ouvriers devant lesquelles les [ateliers particuliers se fermeront? Le gouvernement, fiddle a ses promesses, entreprendra-t-il par hasard de les occuper et de les nourrir toutes?H61as! non; dans leur detresse, il n’aura gu&reii leur oflrir pour consolation que cet adage vulgaire, qui est aussi une maxime de droit : A I’impossible ml riest term* Voila done l’avenir qu’on nous prepare, si la politique actuelle suit son cours. Quand r Assemble natioriale se r6unira, elle se trouvera en presence d’un Tr6sor public 6puis6 et dune Industrie en deroute. Elle se rencontrera face a face avec des populations sans travail, dejii tourment&s par la mis&re et par la faim. Nous laissons a penser ce que deviendront, dans un pareil milieu, le calme, le recueillement, la liberty n6cessaires k ses deliberations. Si le peuple a et6 jusquici admirable de resignation et de Constance, pense-t-on qu’il en sera de mfime quand une misfcre generate viendra Tassaillir? Il n’y a pas