Page:Journal oeconomique - avril-juin 1752.djvu/238

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bre ? Comment pourrions-nous nous ſervir ſi commodément des peaux des animaux, ſi les tanneurs n’avoient pas trouvé le ſecret de faire leur tan avec des écorces de ſumac, de coriaria de chêne, de ſaule, de bouleau & autres arbres ? Comment les teinturiers donneroient-ils des couleurs aux étoffes, ſi le regne végétal ne leur fourniſſoit pas l’indigo, la guede, la garance, la ſerratula, la curcuma, le ſaffran & le roucou. Ne devons-nous pas à ce même regne le vin, le thé, le caffé & le tabac, dont cependant je n’oſe décider ſi c’eſt un effet de la grace ou de la colère de Dieu, lorſqu’il en a accordé l’uſage aux hommes ?

On ſeroit en droit de dire que Dieu ne nous a pas ſeulement donné dans le regne végétal tout ce que nous pouvons ſouhaiter de meilleur pour notre nourriture, notre vêtement & notre logement ; mais qu’il a encore voulu qu’il ſervît à délecter nos ſens. Il a étendu ſur toute la terre un tapis de fleurs, & il y a mis l’homme afin qu’il jouiſſe des plaiſirs