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Page:Journal officiel de la République française, Lois et décrets, 17 et 18 novembre 1958.djvu/30

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10262 JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE 18 Novembre 1958 Industries d’équipement. 84. — Les installations très importantes dont il vient d’être ques­ tion seront forcément réalisées en grande partie par les fournisseurs d'équipement des grandes régions industrielles, mais l’industrie du Midi doit y participer de plus en plus et surtout en assurer la maintenance. Grâce à une vieille tradition .mécanique créée par l’arsenal, dont la reconversion devra être mise à l’étude, et à la participation d’une main-d’œuvre que tend à dégager la réduction des fabrications d’ar­ mement et de la réparation de matériel ferroviaire, Tarbes—Bagnè- res-dc-Bigorre constituent un centre où pourrait se développer une industrie de matériel d'équipement destiné essentiellement aux industries de base de la région. C’est pourquoi celle zone a été classée parmi celles susceptibles de bénéficier des avantages prévus par les décrets n°* 55-878, 55-879, et 55-630 du 30 juin 1055. « Industries de tuansfoumatiox traditionnelles Matériaux de construction. S5. — Les besoins en matériaux de construction seront très éle­ vés pendant une longue période: — pour la réalisation des grands travaux pullics prévus au pro­ gramme; — pour la contraction d’usines nouvelles; — pour les constructions de logements nécessitées tant par la vétusté de l’habitat que par l’accroissement de population prévi­ sible dans les centres industriels. Les produits rouges (briques et tuiles) jouent dans cette région un rôle de premier plan en raison des ressources en argile de qualité. Leur consommation est appelée à croître très largement et toutes les conditions sont réunies pour créer de très importantes unités de production à prix de revient (particulièrement bas. Il conviendra donc de prendre en considération, pour calculer la ren­ tabilité de nouvelles installations, ces prix de revient possibles et non les prix de marché actuels, gonflés à la fois par la pénurie et la nécessité d'accroître fortement les capacités de production (par auto-investissement. En ce qui concerne le ciment, une nouvelle usine récemment construite à Poussons produira au départ 200.000 tonnes par an et pourra Cire ultérieure ment développée jusqu’à 000.000 tonnes. Industrie lainière. SS' — Depuis plus d’un siècle, la place de Mazamct délient un quasi-monopole du délainage des peaux de mouton; elle alimente à la fois l’industrie proprement dite et le commerce des matières premières et des produits traités, assurant l’activité de 3.500 per­ sonnes cnvir.'i. dont un tiers de femmes. Sa prospérité tient plus à l’activité commerciale des négociants mazamétams, représentés sur tous les marchés lainiers du inonde, qu'à L'industrie du délainage proprement dit. La construction d'un barrage sur l’Arnette permettrait, à l'indus­ trie de Mazamct, qui atteint aujourd’hui, en raison du manque d’eau la limite physique de sa capacité de production, de traiter les peaux tannées à longuent d’année, et non plus seulement pendant dix mois. Ce projet, sera mis à l’élude d’accord entre les adminis­ trations, les collectivités locales et la profession. Par contre', l'industrie textile implantée dans une série de villes et de vallées du Tarn et de l’Âriège (Caslrc's, Mazamct, Laibastiae- Rouairoux, Lavetanei, Laroquc-d’Olmes, etc.), et spécialisée dans la filature et te tissage de la laine cardée, est moins prospère. Sa situation est liée à celle de l’ensemble de l’industrie textile fran­ cise. Quelques entreprises importantes ayant fait un effort de- modernisation depuis de longues années sont largement compétiti­ ves sur le plan national; mais beaucoup d’autres, trop petites et insuffisamment modernisées ou spécialisées, risquent de se trouver en difficulté. Elles devraient faire un effort de concentration et de spécialisation avec l’aide éventuelle du Fonds de développement économique et social. 11 serait d’autre part souhaitable de voir s’installer à Castres de nouvelles industries mettant en œuvre des matières premières produites dans la région, pour utiliser la main-d'œuvre textile déga­ gée par l’industrie lainière. C’est autant pour faciliter les adaptations nécessaires que pour provoquer de telles implantai ions nouvelles que Castres a été classé parmi les zones pouvant bénéficier des dispositions des decrets ?(t,s 55-673, 55-S79 et 15-830 du 30 juin 1055. ✓ Cuirs et peaux. Ganterie. 97. — Premier centre français de la ganterie, Millau a produit en 195G plus de i millions et demi de paires de gants, soit plus de la moitié de la production nationale. Avec les établissements annexes (mégisseries, teintureries, fabriques de colle, etc.), plus de 150 fabri­ cants, dont 4 très importants et 20 d’importance moyenne sont intéressés à celte activité qui emploie pour les trois quarts de la main-d’œuvre féminine. Le chiffre d’affaires s’est élevé à près de 5 milliards et demi, dont 30 p. 100 à l’exportation. Cette proportion, malgré une récente reprise, marque une forte régression par rapport à l’avant-guerre. La structure même de l’industrie, plus peut-être que les considérations tenant à la seule législation sociale existante, conduit à des prix élevés qui soutien­ nent difficilement la comparaison avec les productions de certains pays étrangers. 11 est pratiquement impossible en effet, dans l’éco­ nomie actuelle, qu’une production le plus souvent artisanale, dépourvue d’organisation d’achat et de vente, dispersée en de multi­ ples fabrications de petite série, puisse trouver une place stable sur un marché international dont l’accès est de plus en plus difficile pour les produits incorporant une part très importante de frais de main-d’œuvre. A ce titre, la crise de la ganterie n’est qu’un aspect de la crise plus générale qui atteint toutes les industries fran­ çaises de même ordre, qu'elles soient de luxe ou de demi-luxe. Sans qu’il soit pour autant question de faire perdre à l’industrie de la ganterie les qualités qui ont fait sa réputation, il semble nécessaire d’arriver à une réorganisation d’ensemble qui provoque, sinon la concentration des entreprises, du moins leur groupement en unités professionnelles plus vastes, aptes à accroître sensiblement leur rentabilité par la rationalisation de la production, la limitation du nombre des séries, la modernisation des équipements et la recherche en commun des débouchés accrus sur les marchés inté­ rieurs et extérieurs. Le Fonds de développement économique et social (sections IT, Conversion et Adaptation, et 111, Productivité) pourra apporter son aide aux entreprises réalisant de telles opérations. Mégisserie — Tannerie. 98. — Le délainage a donné naissance à une importante indus­ trie de traitement des peaux de mouton à Graulhet, Mazamct et Millau. Après avoir détenu un monopole quasi mondial, elle est actuellement concurrencée par le développement d'une industrie analogue en Angleterre, en Belgique, en Allemagne et par les basanes d’Afrique du Nord. Les productions de ia mégisserie de la région sont principalement exportées, mais de nombreuses entreprises de moyenne et petite importance les transforment sur place. Une modernisation et une concentration des entreprises est néces­ saire. Elle sera encouragée par le Fonds de développement econo­ mique et social. Le développement de l'élevage pourra permettre une reprise d’ac­ tivité de la tannerie. Industries traditionnelles des Pyrénées. 99. — D’autres centres d’industries traditionnelles existent, notam­ ment dans les Basses-Pyrénées, la llaute-Garonne, les Pyrénées- Orientales et l’Ariège : linge et bérets basques, chaussures, espa­ drilles, bonneterie, ébénislerie, liège, peignes en corne, etc. Comme pour la ganterie, les difficultés de ces industries tiennent à leur structure trop fragmentée et souvent à une insuffisante spé­ cialisation. Un effort d’organisation, aidé éventuellement par les sections II et III du Fonds de développement économique et social, et s’inspi­ rant par exemple de l’action entreprise par les fabricants d’espa­ drilles, de linge basque et de chaussures sous l'égide du centre régional de productivité des Basses-Pyrénées, devrait permettre d'assurer le maintien de ces activités. Industries agricoles et alimentaires. 100. — Le développement de la production agricole et son orien­ tation vers l’élevage et les cultures maraîchères et fruitières devraient susciter des industries alimentaires importantes. Auprès des abattoirs dont la création ou l’extension est prévue, des entreprises de conservation et de traitement des viandes et volailles pourront se développer. La production de foies gras du Gers est en grande partie absor­ bée par des fabriques de conserve étrangères à la région; la trans­ formation sur place constituerait une source de richesse supplémen­ taire.