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nohe ; de secare, scier, couper, et de ségué ; d’auscultare, écouter et de hcouta.

Mais il est d’autres mots dont l’origine latine est difficile à saisir et à déterminer. Je n’en citerai que quatre qui ne sont pas sans intérêt et ne sont usités, je crois, que dans l’est de la France : éque, peut, ouéte, nonon.

Éque, ou aique, quelque chose. On ne recon­naîtrait guère dans ce mot le latin aliquid, si les transformations de celui-ci ne pouvaient se suivre sur les écrits du moyen-âge. On disait primitivement alque et auque (au étant devenu la prononciation de al en beaucoup de lieux) ; on les trouve dans les vieux romans de cheva­lerie, dans le bourguignon et aujourd’hui encore dans quelques patois. Le languedocien et l’an­cien espagnol disaient également alques. Cepen­dant dans le roman de Gérard de Vienne en dialecte bourguignon du 13e siècle, on lit déjà le mot patois vosgien :

Si vos dirai aikes de mon avis.

Dans quelques parties des Vosges et de la Lorraine, on emploie la forme plus éloignée de yéque ou yec. Il s’emploie substantivement comme en français le mot chose, et en latin r s. To pien d’âte yec ; beaucoup d’autres choses.

Peut, féminin peute, laid, sale, vilain. Pute, dont notre langue moderne a conservé un dérivé que je n’écrirai pas, est un très ancien mot, puisqu’il existe dans des poëmes du 12e siècle :