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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/101

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tre à 35 degrés et transforme les théâtres en fours crématoires. Qu’est-ce que vous dites de ça ?

Voulez-vous savoir comment naquit La Navette, ce petit chef-d’œuvre en un acte qui est déjà l’esquisse de La Parisienne ? M. Montigny, directeur du Gymnase, l’affiche dans son théâtre le soir d’une grande première aux Variétés ou la critique se rend, officiellement, en corps constitué : personne n’en parlera.

Mais la Comédie-Française va créer Les Honnêtes Femmes. Alors, l’administrateur, par un curieux état d’esprit, lui aussi, affiche la pièce pour la matinée du Jour de l’An : la critique a tout de même bien le droit de rester chez elle. Personne n’en parlera. Croyez-vous que c’est drôle ?

1882, le 14 septembre. — Après bien des péripéties et des drames, on va jouer à la Comédie-Française Les Corbeaux. La première en est très attendue. Tous les incidents préalables à cette manifestation ont déchaîné les curiosités ; les indiscrétions laissent entendre que la pièce est très scandaleuse. La représentation sera un véritable événement parisien. Fn effet, Mme de Montifaud gifle M. Maizeroy, le rédacteur du Figaro, en pleine salle, et il n’est question, durant toute la représentation, que de Mlle Feyghine, pensionnaire au Théâtre-Français, qui vient de se suicider chez le duc de Morny.

1890. — Après encore bien des péripéties et des