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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/112

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à la manière d’Hugo : « C’était un beau vieillard » (chez Hugo : « C’était un vieux pasteur. »)

Un peu plus loin : analogies avec Balzac.

Mme Birotteau : « Pourvu que cela dure », avait-elle l’habitude de dire, lorsque l’aisance comblait son ménage.

« Ça ne pouvait pas durer », dit Mme Vigneron, dans les Corbeaux.

M. Arnaoutovitch voulant placer Becque à la suite de Molière, de Lesage et de Beaumarchais, montre que Becque a conservé au rôle du domestique le ton spirituel en honneur dans la vieille tradition du théâtre français. « Auguste, dans les Corbeaux, dit M. Arnaoutovitch, sait bien tourner son compliment à « sa jeune maîtresse » : « Mademoiselle n’a pas mis beaucoup de temps à sa toilette, mais elle l’a bien employé. »

Pour nous faire admirer le comique de Becque, et renchérir sur Labiche qui fait écrire à Perrichon sur le livre des voyageurs, la mer de Glace… mère, M. Arnaoutovitch nous montre comment Becque fait rire son public par les mêmes procédés, mais en mieux :

Clarisse, dans l’Enfant Prodigue, écrit dans un billet : « Pouvez-vous vous contenter d’une existence si modeste lorsque vous devriez habiter un palait », palais avec un T ; et Clarisse dit en aparté au public : « c’est Agathe, une de mes amies, qui m’a fait mettre un T. Je voulais mettre un Z. » On le voit, s’écrie M. Arnaoutovitch, plus fin que son maître, Becque double l’effet comique par cette correction.