dire à la simplification. Or, le théâtre ne vit que de complexités. C’est dans la mesure où un personnage reste douteux qu’il garde une apparence humaine. La psychologie d’Alceste, de Tartuffe, de Phèdre, d’Andromaque ou d’Hamlet sera toujours à reprendre. Les siècles, en passant, ne pourront que l’enrichir. Sortis du poème, Ruy Blas, Hernani, le vieux duc Job, n’ont plus rien à nous révéler. »
Que la gloire de Hugo puisse s’en trouver diminuée, la question n’est pas là. Les discussions à ce propos m’ont toujours paru vides de sens et sans conclusion possible. Personne ne songerait à vous demander : « Êtes-vous pour ou contre le mont Blanc ? — Le mont Blanc existe, voilà tout. »
De toutes parts, on s’interroge, on recherche les opinions formulées : ce que dit Dumas, ou Augier, ou Courteline. — Boissy, Porché, Duhamel le magnifient, André Rousseaux l’observe cliniquement — et Farrère le dénigre. Je n’ai pas eu le temps de tout savoir là-dessus — et il n’y a guère moyen de se faire une doctrine.
Comme sur les murs des vieux temples, ou dans les livres d’or des hostelleries, où les pèlerins et les visiteurs tiennent à laisser la trace de leur passage et de leurs digestions — Victor Hugo apparaît, après ces lectures diverses, comme un monument public où chacun dépose ses impressions, après je ne sais quel pique-nique spirituel, raturant ce qu’ont dit les autres, ajoutant aux premiers graffiti, sans même entrer dans l’édifice,