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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/226

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des fins de lucre ou de gloire, mais pour la satisfaction plus légitime de leurs goûts et de leur désir de perfection, retrouvent une sérénité, une tranquillité nécessaires à leur paix intérieure et à leur équilibre, comme à l’équilibre social. Il est temps que le professionnel soit séparé, encouragé et protégé par la société pour laquelle il travaille et que l’État reconnaisse déjà un peu les siens.

Quant à moi, notre situation fût-elle plus menaçante ou plus misérable encore, je m’en consolerais en songeant que l’époque dans laquelle on a la joie de peiner pour un métier qu’on aime est encore la meilleure, prenant au surplus à mon compte l’épigraphe de Diderot : « Si ces pensées ne plaisent à personne, elles pourront n’être que mauvaises. Mais je les tiens pour détestables si elles plaisaient à tout le monde. »