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Cette date présentait l’avantage de coïncider avec l’équinoxe d’automne, c’est-à-dire avec le début d’une période astronomique ; les trimestres correspondront donc exactement aux quatre saisons. L’année sera divisée en 12 mois égaux, de 30 jours chacun (on reconnaissait à regret l’impossibilité d’appliquer ici le système décimal) ; le mois sera partagé en 3 décades. Les mois et les jours seront désignés par des numéros d’ordre : on dira par exemple, le 2e jour de la 3e décade du 5e mois. Cependant Romme proposait de donner aux mois des noms particuliers : le premier mois sera celui de la république, le 2e de l’unité, le 3e de la fraternité, le 4e de la liberté, le 5e de la justice, le 6e de l’égalité, le 7e de la régénération, le 8e de la réunion, le 9e du Jeu de Paume, le 10e de la Bastille, le 11e du peuple, le 12e de la Montagne. À la fin de l’année on placera 5 jours complémentaires ou épagomènes ; tous les quatre ans on en ajoutera un sixième : l’année alors sera sextile (et non bissextile, ce qui n’a aucun sens) et la période de quatre années s’appellera une franciade (ce nom est formé à l’imitation du mot olympiade qui désignait chez les Grecs une période de quatre ans).

C’était un calendrier essentiellement mathématique ; il reçut pourtant de beaucoup de personnes un accueil enthousiaste. À Arras, le 10 octobre, on célébra une grande fête astronomique : un cortège de vingt mille personnes parcourut les rues : douze groupes distincts représentaient les mois, divisés en décades et en jours. Les jours complémentaires étaient person-