Page:Juigne - Dictionnaire historique (1661) - 01.djvu/546

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1039 £ P . deCHijl.dei Dieux. Voj Beîlonc. E P Epaminondas -^CHTL très- illuftre race , fut l’vn àt^ mieux mftrairs & : plus excellens Philofophes, aulFi fut-il familier & difripic de Platon voire le premier & le plus grand home qu’ait produit la Grèce : veu qu’en luy cftoient conioinres toutes les vertus & belles parties qu’on fçauroit defirec en vn (âge politique & vn grand Capitaine spou’rle rendre parfait &accomplydctout point : cat ésfcicnce^ libérales, en expérience, viuacité de iugement, force d’éloquence , vigueur & difpofirion de corps , en heur & grandeur de courage , en tempérance , prudence >vigilance, douceur & humanité, qui plus eil, en hardiclTe, proiicfle , bon fans , & fuffifance en Tart militaire , à peine en pourra on trouuer vn qui lait précédé. En l’âge de i ^.ans>il s’addonna aux exercices de fa pcrfonne , à courir , luider & manier routes fortes d’armes j ce qu’ayant bien-toft compris il fe remit à l’eftude , ayant vn naturel taciturne,craintif à parler, mais infatiable d’ouyr & de fçauoir,- aulîl difoit-on de luy qu il n’y auoit homme qui en fceuft tant & qui paihft moins, toutesfois il eftoit d’vneplaifantc rencontre, rcntentieux& aiguen (es difcours :mais tellement amateur de venré que me(^ me il ne vouloir mentir en (’auflant. Mais puifque fa vie efl trop plus excellente que fon parler, i’en diray icy quelques traits parmy vne infinité de fcs vcttueufcsactions. Luy eftanr offerte delà part du Roy Artaxerxes quelque fomme d’argent afin de l’attirer au partydcsPeifes , il refpondit au porteur qu’il n’en auoit que faire , & que fi le Koy vouloit le bien des Thebains,il eftoit prcfl de leljruir fans prendre vn •fcul dénier j que s il auoit autre imen-E P -040 tion, qu’il n’auoit pas afTez d’argent, ne voulant vendre lamour qu’il portoic i fa patrie pour tout l’or du monde : Ainfi le r’cnuoya - t’il,& le fit deilogcr promptement & auec menace, de la ville. Il vfoit du bien de {qs amis pour en foulager d’autres, tellement que fi quclqu’vn de les Citoyens en auoit befoin,iI alTembloit {c% amis & les cottifoit, ôc le luy ayant diftnbué lUuyfairoir entendre ce que chacun auoit donne afin qu’il leur en fceuft gré : eftoit fort reformé en fon viure , haiflant toute forte de fuperfluité, &difoitque ce petit ordinaire ne receuoit iaraais de trahiibn : mais ce qu’il viuoit ( auftercment aimant la folitude,ce n’eftoit pa’s qu’il fuft d’vn naturel reuefche & ennemy des douceurs de la vie : car il auoit le cœur noble & haut à mcrucilles , mais il vouloir par fa vie fiexa(îie &irreprchenfibUrefrenerlesinfoléces des Thebains, & les ramener à la tempérance de leurs anceftres. Et de fait comme vn iour toute la" ville eftoit en banquets & fcftins en vne fefte publique, & luy au contraire allant par la ville tout penfif & veftu chetiuement j quelqu’vn de fes amis luy demanda pourquoy il alloit ainfi mal en ordre, afin , dit-ilj (juevotis autre s tous puijjiez. en feureté cependant ynrogner. En luy auflî paroiflbit vne grande modération &attrempancequi tuinoitl’enuiemefme.car il fçauoir bien vfer de la condition qui feprcfentoir, & de quel cofté qu’on le pnr , & en quelque place qu’on le rangeaft , il eftoit à tout & pour le bien de fa patrie. Les Thebains s’eftans’mutincz contre luy, & ne l’ayans pas efleu Capirauise comme ils .uoient couftume de faire, voire luy ayans commandé d’aller en fimple loldat fous vn autre Chef , il n’y refifta aucunement, jains y alla,& s’y porta auec tout plein de valcur& en monftra de fignaltz effets. Comme on l’eut vniour tau Intendant des Gabelles, tandis que d’auticsinluffifans à COHl-