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VISIONS DE L’INDE

que la présence d’autres Anglais retrouvés). Mais on se plaît beaucoup à Naïni-Tal pendant la season, on s’y amuse hommes et femmes… en tout bien tout honneur, s’entend… On joue au tennis, on excursionne dans la montagne et surtout on fait des parties de canot sur le lac… Malheureusement, nous, Anglais, nous sommes très imprudents… ces promenades exquises finissent trop souvent en coups de théâtre.

C’est un refrain lugubre que cette appréhension du lac redoutable sur des lèvres courageuses pourtant… Je cherche à le ragaillardir.

— Quelles sont les distractions des officiers de la garnison pendant toute l’année ?

Le petit homme, résigné, sourit :

« Ah ! les Anglais n’ont pas les mêmes goûts que les Français ; pourvu qu’ils fassent jouer leurs pieds et leurs bras, ils sont contents. D’abord, ils mangent beaucoup, — quatre ou cinq repas par jour, — puis ils montent à cheval, s’exercent au foot-ball, aux rackets, au polo. À l’Assembly-Room, il y a des jeux deux fois par semaine. La danse aussi… Oh ! la danse, ce n’est pas le fort des Anglais… Deux ou trois bals par mois, ça suffit, c’est même trop. Certains sont obligatoires comme ceux du gouverneur. En ce cas, recevoir une invitation c’est l’accepter. — Et la vie se passe de la sorte, en