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VISIONS DE L’INDE


III

La Tombe du Grand Akbar.

— Agra, Sâb, c’est le croissant de la lune tombé sur les bords de la Jumna, c’est le collier de perles dont le ciel fit cadeau à l’Inde, c’est le sourire d’Allah !

Le mufti qui nous accompagne, mon Anglais et moi, me montre d’un geste ample la ville pareille, en effet, à un arc pâle oublié près du fleuve, avec ses palais des Mille et Une Nuits et ses tombes qui sont comme les énormes grains d’ambre de quelque chapelet musulman.

Nous voilà, rêvant à Sikandra, sur la terrasse extrême qui couronne le tombeau du grand Akbar.

— Regardez, Sâb, le dôme du Taj au loin, le Taj où repose la plus belle des Béguns. On dirait une grande étoile de lait qui brillerait malgré le jour. Là, j’enseigne les adolescents qui veulent connaître le sens secret du Koran glorieux écrit dans le marbre des murs et des coupoles. Et nous lisons, sur le tombeau d’amour, le livre de l’éternelle vie !

Ce mufti n’est pas le premier guide venu. Il m’a

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