Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
216
VISIONS DE L’INDE

durable de beauté. Il pouvait mourir en paix. Et d’autres larmes devant le Taj mouillèrent mes yeux de jeune homme.

— Pourquoi pleurez-vous, Sab, questionne le mufti, puisque vous n’êtes pas Mongol ?

— C’est sur moi-même que je pleure, mufti. Ne devons-nous pas construire notre tombeau, le lieu sacré où reposeront notre amour et le mystère de notre âme, que ce soit un beau marbre, une grande action ou un poème harmonieux ? Mais nous sommes de mauvais architectes, des ouvriers infidèles et étourdis… Et combien s’en vont sans avoir laissé une demeure à leur périssable souvenir !…

— Ne t’afflige pas, Sab, le Prophète a dit : « Celui qui a pleuré une seule fois sincèrement a gagné le paradis ! »


VI

La Mosquée-Perle.

Un souffle de prière m’entraîne vers les dalles glacées de la mosquée Perle, de Moti-Musjid. J’ai besoin d’élever mon âme au-dessus de ces admirables ruines, vers Quelque Chose, vers Quelqu’Un