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VISIONS DE L’INDE

éternel ou plutôt de la dispersion dans la Matière et dans la Force, n’appartiennent pas exclusivement au bouddhisme ; ce sont des manifestations intrinsèques à cette Inde, trop favorisée, trop prodigue qui, n’ayant pas besoin de l’effort pour jouir, l’a fatalement sacrifié au repos. Le shivaïsme, mysticisme nihiliste, a précédé le bouddhisme, son rejeton, et lui a ici survécu.

Quant à la croyance à l’égalité des êtres, quant à la charité pour tous, ces vertus sont arrivées à leur forme pratique, à leur expression raisonnable dans la morale chrétienne.

Le bouddhisme (j’entends par là les idées fondamentales de Gautama Bouddha, non pas l’idolâtrie et le fétichisme qui se sont affublés de ce nom) est bien mort, bien mort avec son fondateur ; il a réalisé pour lui-même sa théorie ; il s’est dispersé ; il est entré dans le nirvana véritable, le seul admissible : la renaissance sous des aspects meilleurs dans l’éternelle évolution de la nature et des idées.

Açoka fut un grand prince, magnifique et bienfaisant. Ainsi il correspond à notre plus belle vision de l’Inde antique.