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VISIONS DE L’INDE

« sick », il affiche le plus vif respect en visitant avec moi le lac sacré de ces templiers de l’Inde.

Nous nous y rendons de ce pas, il faut défaire ses chaussures, passer de larges pantoufles. Un homme de police me suit, avec son bâton.

Partout dans l’Inde mais ici surtout (car les sicks sont considérés par les Anglais comme des amis) des inscriptions recommandent de ne pas choquer les scrupules religieux des indigènes, de se déchausser où il faudra, de ne toucher ni les livres, ni les idoles.

Le bassin divinisé n’est pas extraordinairement limpide, et la vue du « temple d’or », du sanctuaire archi-sacré des sicks, n’impose pas. Néanmoins l’ensemble de cette ville aquatique et sacerdotale désaltère la curiosité, avec son grouillement d’édicules et de types pittoresques. Mais, comme presque toujours en cette Asie merveilleuse et surfaite, j’y ai vainement cherché la grandeur !

Une bordure pavée de marbre longe les sinuosités du bassin. Elle est large et permet de petites assemblées en plein vent ; çà et là, gardées par des sacristains indolents et perspicaces, des chapelles sommaires, chenils de petites idoles, satisfont l’inextinguible goût de cette race pour les images, que cependant la doctrine des sicks, déificatrice du livre, répudie.