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VISIONS DE L’INDE

meaux velus, de moutons pressés et bêlants, de petits ânes qui dansent sous le double fardeau qui bat leurs flancs. Les femmes, de mine aussi vaillante que les hommes, portent sur leurs épais cheveux bruns les toiles chargées des vagues et pauvres objets, précieux pour leurs intérieurs vagabonds.

Leurs vêtements ne sont ni des robes, ni des tuniques, mais de lourdes peaux cousues, qui ressemblent à des haillons ; leur noble visage est embelli d’avoir regardé la superbe nature sauvage.

Les hommes ont de gros gourdins, parfois des fusils, et leurs chapeaux varient, depuis le turban opulent jusqu’au bonnet noir collé au front comme une peau nouvelle. Leur barbe descend vers la poitrine et les cheveux bouclent sur leurs épaules.

Mille détails pittoresques et touchants retiennent nos yeux. Parfois des chameaux bébés s’échappent, grimpant en révoltés les monticules. Les chiens aboient et bondissent à leur poursuite. Je remarque encore cette pitié envers les animaux qui est vraiment le doux apanage de toute l’Asie.

Les humbles chevreaux, les chiens, à peine nés, trouvent leur abri sous les tentes qui ont été disposées sur les ânes et les chameaux. Ces gentilles têtes blanches ou noires avec de gracieuses oreilles et des yeux clos se mêlent à des fronts d’enfants tout