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Page:Jules Feller - Essai d’orthographe wallonne, 1900 (in BSLLW t. 41 p.1-237).djvu/25

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réuni tout cela, confusément, à des doses diverses, dans ses diverses graphies. Mais l’orthographe le préoccupait beaucoup moins que les recherches étymologiques. Il n’est donc pas étonnant que ce soit la partie la plus caduque, la moins construite, la plus critiquable en un mot dans une œuvre qui a fait autorité et qui n’est pas remplacée.

LOBET.

Le dictionnaire de Lobet est de 1854. La quantité en tout s’y trouve beaucoup plus que la qualité. Nous n’avons pas affaire ici à un esprit de la trempe des Grandgagnage ou des Simonon. Ce n’est pas lui qui gauchit parce qu’il est tiraillé par trop de règles à la fois. Sa règle, je pense, est de n’en point avoir. On ne voit point dans sa préface que l’orthographe l’ait beaucoup occupé. Dans son dictionnaire, mine copieuse de matériaux, il écrira barbott, astikott, barett, byess en doublant à la mode de Remacle les consonnes finales, après suppression de l’e muet ; astèm, praind, sans doubles consonnes ; balaine a un e et berlenn n’en a point ; baitize, yerbaie, akedemeie et les mots à finales analogues ont e ; ban, baltan, aspet, adreu, pti ont perdu une consonne. Abaielumain, abaiemain suit toujours, comme dans Remacle, la sotte analogie de main. L’e muet intérieur est supprimé : aboisneg, aitrutnaw.

Quant aux voyelles, je cherche en vain des accents distinctifs : beneut-aiw, akademeie, moui (= mouyî), afuleg, molar (= molâre, moulure), ŏ̀b est écrit aub et wès (guêpe) est écrit woiss. Bander devient baindé pour conserver l’a du verbe français, mais prendre devient praind, bêtise devient baitize et baleine devient balaine ; ê paraît totalement banni comme trop simple. La nasale en de entretenue, dénasalisée en verviétois, se change en ai : aitrutnaw.

Y a produit de bonnes et de mauvaises graphies, bonnes dans poyou, moyou, yerbaie, yet (il est), mauvaises dans