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Le mari de la belle Laure s’appelait Hugues de Sade ; il ne vit dans sa femme qu’une honnête bourgeoise, et il la pleura convenablement. — Paul de Sade, un de ses fils, fut un honnête et charitable évêque de Marseille, qui, après une longue vie passée dans l’exercice des vertus chrétiennes, s’éteignit doucement, et laissa tous ses biens à la Cathédrale de la ville. Un neveu de l’évêque de Marseille, Jean de Sade, fut un célèbre et irréprochable magistrat, un savant jurisconsulte ; il fut nommé par Louis II, roi d’Anjou, premier président du premier parlement de Provence. — Élézar de Sade, son frère, premier écuyer et grand-échanson de l’anti-pape Benoît XIII, rendit de grands services à l’empereur Sigismond, qui lui permit d’ajouter l’aigle impériale aux armes de sa maison. — Pierre de Sade fut le premier viguier triennal de Marseille, de 1563 a 1568. Marseille était alors la proie d’une foule de brigands qui la désolaient. Charles IX chargea Pierre de Sade de purger de ces bandits sa bonne ville de Marseille. Aussitôt Pierre de Sade se mit à l’œuvre. C’était un homme de résolution et de cœur ; sa haute taille, son mâle visage, sa voix sévère, son regard perçant et sa justice étaient l’effroi des gens sans aveu, qui bientôt, grâce au magistrat, eurent abandonne la ville. — À la même époque, nous trouvons pour évêque de Cavaillon, Jean-Baptiste de Sade, vertueux et savant prélat, qui est l’auteur d’un livre chrétien : Réflexions chrétiennes sur les devoirs pénitentiaux. — Joseph de Sade, chevalier de Malte, capitaine des grenadiers, puis colonel d’infanterie, puis brigadier des armées du roi, puis enfin gouverneur d’Antibes, défendit et sauva cette place forte, la clef de la France, attaquée en même temps par l’armée austro-sarde et par une flotte anglaise. Il mourut maréchal de camp, en 1761. — Son fils, Hippolyte, fut un brave marin ; il se distingua au combat