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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

Depuis ce soir-là, Nicky Lariss fut pour la jeune fille comme s’il était mort…

En vain, misérable, en larmes, murmurait-il à son passage :

— Je vous demande pardon !… Vous m’avez rendu fou !

Elle ne répondait rien, elle n’entendait pas.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Entre eux, ce fut Sturberg qui rompit le silence.

— Qu’as-tu à m’apprendre ?

Nicky Lariss tira des journaux de sa poche, les déplia, les étala. Des coups de crayon rouge signalaient certaines annonces.

Et toutes ces annonces étaient les appels de Rolande et de Rose-Lys à Pulchérie.

Sturberg réfléchissait :

— Oui, dit-il à la fin, elles sont à la recherche de cette vieille toquée… Je ne pense pas qu’elles obéissent en cela seulement à un pur sentiment d’intérêt et d’amitié… L’intérêt est autre part… Rappelle-toi mes déductions d’autrefois, à Reims… après la mort de Levaillant et de Barbarat… Ni l’un ni l’autre ne possédaient les papiers… Or, Levaillant me les avait repris en me laissant pour mort… Il les avait donc cachés dans la maison du Chemin de Bétheny, lorsqu’il s’aperçut que nous avions retrouvé ses traces. Et il est facile de deviner que, sentant sa vie en danger, il avait mis Rose-Lys dans la confidence… Rose-Lys savait où étaient cachés les papiers… Et toi, ce jour-là, tu as failli la surprendre… Quand tu arrivas, il était trop tard… Rose-Lys, il est vrai, n’avait pas eu le temps de fuir, mais tu eus beau chercher Pulchérie… la vieille n’était plus là… donc, les papiers avaient déguerpi avec elle… Depuis, pendant longtemps, nos poursuites furent vaines, jusqu’au jour…