VIII
les pauvres pendant la guerre
Le lendemain, elles étaient installées !
Le soir, au retour de l’usine, elles frappèrent chez Noémie, dont elles entendaient le pas lourd et traînant glisser sur les briques.
Elles ne reçurent aucune réponse.
Les pas, seulement, s’étaient arrêtés et la vieille écoutait.
— Elle nous boude.
— Elle se méfie de nous… Il va falloir gagner sa confiance…
Pendant une partie de la nuit, elles travaillèrent à chercher partout, dans la chambre, un recoin quelconque, inexploré encore, sous les briques, dans le fond d’un placard, derrière la plaque de la cheminée, où la vieille fille avait pu cacher la pochette de cuir, mais il leur fut bientôt évident qu’elles ne trouveraient rien. Du reste, leur conviction était absolue : Noémie possédait les papiers de Rolande. C’était là qu’il fallait chercher. C’était le siège de Noémie qu’il fallait faire. En cette même nuit, alors qu’elles venaient d’éteindre leur lampe à pétrole et de se mettre au lit, elles eurent l’impression, toutes deux ensemble, que quelqu’un, dans le couloir, les épiait, l’œil à la serrure. Elles avaient cru entendre un frôlement contre la porte, et même un soupir contenu… Rose-Lys