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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

Le lit, les matelas crevés, fouillés de fond en comble.

Nicky soulevait les meubles, examinait sous les pieds…

Rien ne fut oublié, jusqu’au mouvement de la pendule… jusqu’à la plaque de la cheminée… et toutes les briques du carrelage furent soulevées, inspectées avec soin… les murailles sondées… sondé le fourneau de la cuisine, retournées les casseroles et la théière, la cafetière… renversés sur le sol les petits paquets des maigres provisions… et le seau à charbon… et les fagotins de menu bois pour allumer le feu… lacéré, vidé de son crin le fauteuil de moleskine… coupée la paille des chaises… et Noémie, enfin, nue et tremblante, vit Nicky tournant, retournant, fouillant la doublure des vêtements et secouant les poches…

Pendant que Nicky travaillait à son infâme besogne, Sturberg se livrait à un examen singulier…

Il avait pris le poignet de la vieille, avait cherché le pouls, et le tâtait.

Il resta ainsi le temps que dura la perquisition de Nicky Lariss…

Il y semblait étranger…

Toute son attention s’absorbait sur la vieille bonne femme…

Celle-ci, quand elle avait senti son poignet serré entre les doigts de cet étrange docteur, lui avait dit :

— Qu’est-ce que vous tâtez ? Je ne me sens pas malade…

Sturberg n’avait pas répondu.

Noémie, finalement, n’y prit plus garde.

Elle se contenta de suivre, d’un regard effaré, les allées et venues de Nicky…

Il existe un jeu de fillettes qui consiste pour l’une d’elles à deviner, parmi le groupe de ses compagnes, celle qui a parlé et ce qu’elle a dit… La plus grande dirige le jeu par une sonnerie lente et régulière, qui s’accentue au fur et à mesure que la chercheuse s’ap-